Fernand Rauzena, au cours de ses nombreuses années de théâtre, fut obligé, bien souvent, de faire subir à sa physionomie de nombreuses transformations exigées par la diversité des rôles qu’il interprétait ; c’est ainsi qu’il fut, tour à tour, jeune fillette, officier de marine, militaire, avocat, valet de chambre, spadassin, souteneur, gendarme, morquis, docteur ou grognard de la Garde. Cependant, il ne lui vint jamais à l’idée de se travestir en dehors du théâtre, au Mardi-gras ou à la Mi-Carême, par exemple. Or, chose curieuse, en écrivant « Dans les mains du serpent », il eut soudain la sensation très nette qu’il n’arriverait pas à animer parfaitement son héros, le serpent, à exprimer la double face de sa curieuse existence, s’il ne s’identifiait pas plus complètement à lui. Il décida donc, pour pouvoir continuer d’écrire en toute quiétude, de se déguiser lui aussi. Les photographies que nous reproduisons ici représentent l’auteur, alors qu’il vient de terminer deux chapitres particulièrement mouvementés de ce captivant roman.