Nous connaissions déjà le poète et le compositeur : « Les filles de la mémoire » nous révèle l’écrivain. Dans un ensemble de textes formant comme une mosaïque, Georges Moustaki nous raconte son enfance, sa famille, plus particulièrement Nessim son père, Sarah sa mère, avec au détour de chaque phrase, une émotion à fleur de peau qui nous touche de manière inattendue. Avec tant d’amour, ce Méditerranéen nous parle des femmes, de celles qu’il a croisées, retrouvées, perdues, de ses compagnons qui ont sillonné sa vie et qui s’appelèrent Édith Piaf, Brassens, Coluche, de son cher complice Jorge Amado, de Jeanne Moreau, ou de Henry Miller savoureusement décrit après les deux visites qu’il lui rendit. Et d’autres portraits de personnages connus, moins connus ou inconnus, sont dessinés d’une plume trempée dans la même encre de tendresse. « Comment naît une chanson ? » Il nous parle de Milord, le Métèque ou Sarah, qui l’ont mené à travers le monde. Nous parcourons avec lui le Brésil, la Grèce, le Japon mais surtout nous visitons Alexandrie, lancinante comme un regret, l’Alexandrie « des années tendres, la luxuriante, l’insouciante, oasis de mes voyages intérieurs ». Georges Moustaki, avec ce livre-souvenirs, nous fait participer à la fête improvisée de l’amitié qu’il n’a cessé de célébrer, tout au long de ses rencontres et de sa vie.